13.02.2024
Au cœur de l'enseignement islamique se trouve la notion de justice, de compassion et d'équité. Parmi les piliers de cette éthique se dresse l'interdiction rigoureuse de l'intérêt, connu sous le nom de "riba" en arabe. Cette notion financière, bien que souvent mal comprise, occupe une place centrale dans le système économique islamique. Cet article plonge au cœur de la question, explorant les raisons pour lesquelles les taux d'intérêt bancaires sont perçus comme une pratique injuste et préjudiciable dans l'islam, et met en lumière les implications éthiques et financières qui en découlent.
Le terme "riba" englobe un large éventail de concepts liés à l'intérêt et à l'usure. Cependant, sa signification va au-delà de la simple traduction littérale. Dérivé des verbes "rabâ" et "arbâ", qui signifient augmenter et accroître, le "riba" souligne l'idée d'obtenir des gains injustes et non équitables en exploitant le temps et l'argent. Cette pratique va à l'encontre des valeurs fondamentales de l'islam, qui met en avant la nécessité de l'équité dans toutes les interactions humaines, y compris dans les transactions financières.
L'interdiction des intérêts dans l'islam est claire et sans équivoque. Accumuler des profits basés uniquement sur le temps écoulé, sans implication de risque ou d'effort, est en contradiction avec les principes de partage des profits et des pertes inhérents à la finance islamique.
Le Coran lui-même condamne explicitement cette pratique, avertissant les croyants des conséquences de l'engagement dans l'intérêt usuraire en ces termes : "Ô croyants ! Craignez Dieu et renoncez au reliquat de l'intérêt usuraire, si vous êtes croyants. Et si vous ne le faites pas, alors recevez l'annonce d'une guerre de la part de Dieu et de son messager." (Sourate II, versets 278 et 279). Cette ligne rouge est ainsi dessinée pour préserver l'équité et décourager l'exploitation économique.
Cependant, toutes les interactions avec les banques ne sont pas prohibées. Traiter avec les institutions financières sans impliquer d'intérêt est autorisé, notamment pour les comptes courants, les chèques, les transferts de fonds et d'autres services offerts par les banques moyennant une rémunération.
Dans l'Islam, l'usure ou "riba" est strictement interdite, car elle contrevient aux principes islamiques de justice, d'équité et de compassion dans les transactions financières. Contrairement aux transactions légitimes, où la contrepartie est justifiée (comme la compensation pour l'usage d'un bien loué ou l'effort dans la production d'un bien vendu), l'usure implique un gain financier pour le prêteur basé uniquement sur le temps, sans compensation légitime.
L'usure est vue comme immorale en Islam car elle génère un profit sans effort équitable ou risque partagé. La loi islamique interdit donc aux prêteurs de bénéficier financièrement de leurs prêts.
En résumé, l'interdiction de l'usure en Islam vise à garantir que les transactions financières soient équitables et ne profitent pas injustement à une partie aux dépens de l'autre.
L'imam Nawawi (mort en 676 du calendrier hégirien) a dit : « Les musulmans sont certes en consensus à propos de l'interdiction du Riba et sur le fait qu'il fait partie des grands péchés ». (Al Majmou' vol 9 p 487)
L'épargne représente la partie des revenus qu'une personne ou une entité décide de ne pas dépenser immédiatement mais plutôt de mettre de côté pour une utilisation future. Elle est souvent vue comme une approche prudente de la gestion financière, permettant de se préparer à des besoins futurs ou à des situations imprévues. L'épargne peut prendre diverses formes, allant de comptes bancaires simples, comme les livrets d'épargne (livret A, livret jeune), à des investissements plus complexes comme les fonds de placement ou les assurances-vie.
L'acte d'épargner vise généralement des objectifs spécifiques tels que la préparation à la retraite, l'accumulation d'un fonds d'urgence, le financement de grands projets tels que l'achat d'une maison ou d'une voiture, ou encore la constitution d'un capital pour de futurs investissements. En plus de sécuriser l'avenir financier, l'épargne peut aussi engendrer des intérêts ou des rendements, augmentant ainsi la valeur globale des fonds mis de côté au fil du temps.
L'épargne en soi n'est pas considérée comme haram (interdite) dans l'Islam. Mettre de côté une partie de ses revenus pour des besoins futurs ou pour des situations imprévues est une pratique responsable et souvent encouragée. Toutefois, ce qui peut être considéré comme haram, ce sont les intérêts générés par certains types de placements financiers. En effet, l'argent généré par des comptes tels que les comptes épargne ou les livrets est souvent assimilé à de l'usure (« ribâ »), qui est strictement interdite dans l'Islam.
Cette interdiction se concentre sur l'accumulation d'intérêts, car elle représente une forme de gain jugée injuste et non équitable, en contradiction avec les principes islamiques de partage équitable des profits et des pertes. Par conséquent, les musulmans cherchant à épargner doivent être prudents quant au choix de leurs placements financiers et privilégier des options qui respectent les principes de la finance islamique, comme les comptes sans intérêt ou les investissements conformes aux normes islamiques. Cette approche permet de s'assurer que l'acte d'épargner reste en harmonie avec leurs valeurs religieuses.
Les intérêts bancaires cumulés sur une année sont généralement crédités au capital le 31 décembre de chaque année. Cela signifie que les gains d'intérêts accumulés sur des comptes comme les comptes d'épargne ou les dépôts à terme sont ajoutés au montant principal à la fin de l'année civile.
Pour ceux qui cherchent à se conformer aux principes islamiques, il est conseillé de se séparer de ces intérêts perçus. Si vous vous trouvez dans cette situation et souhaitez vous défaire de ces gains d'intérêts de manière conforme à l'éthique islamique, envisagez d'en faire don.
L'Islam, soucieux de justice et de compassion, propose une utilisation constructive des intérêts bancaires, souvent considérés comme contraires aux principes éthiques de la foi. Chez Human Appeal, nous canalisons ces fonds vers notre budget marketing plutôt que directement dans nos projets humanitaires. Cette stratégie permet de respecter les enseignements islamiques tout en maximisant l'impact de nos campagnes de sensibilisation.
En alignant l'utilisation des intérêts bancaires avec nos valeurs éthiques, nous transformons un potentiel financier contestable en un outil puissant pour le bien. Ainsi, chaque euro issu des intérêts bancaires contribue à amplifier notre communication, permettant une portée plus large et une efficacité accrue dans nos efforts pour aider les plus démunis. Considérez l'opportunité d'allier vos valeurs religieuses à votre engagement humanitaire en redirigeant ces gains vers des initiatives qui respectent votre foi et renforcent vos actions caritatives.